Tournage du long métrage Red Snow à Dettah

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Le 27 mars 2018

 

Les caméras, l’équipe de tournage, les traducteurs et la tente du réalisateur qui parsemaient la communauté de Dettah ne mentaient pas : des scènes de Red Snow, la plus récente production cinématographique des Territoires du Nord-Ouest (TNO), ont été tournées la semaine dernière.

 

Ce long métrage, que Marie Clements a écrit et réalisé, raconte l’histoire de Dylan, un soldat gwich’in des TNO, qui est capturé dans une embuscade en Afghanistan. Un commandant taliban le soumet à un interrogatoire, qui libère une foule de souvenirs liés à son amour et au décès de sa cousine inuite, Asana. Dylan se rapproche d’une famille pachtoune, avec laquelle il s’enfuit à travers de dangereux paysages.

 

La langue joue un rôle important dans ce film. Les acteurs parlent quatre langues : le kutchin, l’inuvialuktun, l’anglais et le pachto.

 

Mme Clements travaille sur cette histoire fascinante depuis quelque temps. Il y a trois ans, elle s’est rendue à Yellowknife pour discuter de son projet avec Jay Bulckaert et Pablo Saravanja (Artless Collective), lors d’un souper de bœuf musqué et de spaghetti.

 

« Red Snow n’aurait pu être tourné ailleurs qu’aux TNO. La région et ses habitants ont un caractère unique. L’instinct de survie s’est développé ici de façon remarquable. Nous n’avons pas seulement créé une équipe diversifiée, dont les membres proviennent du Canada et d’ailleurs; nous avons aussi réuni des communautés cinématographiques. Nous avons emprunté des tuques et des mitaines, et nous avons réellement travaillé en équipe pour raconter cette histoire. Il est faux de penser que les histoires autochtones sont refermées sur elles-mêmes, qu’elles sont distinctes de notre perception de l’expérience canadienne; en réalité, elles sont au cœur de notre identité et de ce que nous sommes devenus », mentionne Mme Clements.

Michelle Morris, productrice de Red Snow, Camilla MacEachern, directrice du Bureau du cinéma des TNO, Marie Clements, auteure et réalisatrice de Red Snow, et le ministre Wally Schumann sur le plateau de Red Snow, à Dettah

 

L’industrie locale sur le plateau

La présence locale était facilement reconnaissable sur le plateau de Red Snow, à Dettah.

La cinéaste ténoise Jen Walden et le ministre Schumann se prennent en photo, sur le plateau.

Jen Walden, cinéaste ténoise de renom, a été retenue, parmi 244 candidats à l’échelle du pays, comme l’une des six récipiendaires de l’Academy Apprenticeship for Women Directors (programme de mentorat pour les réalisatrices de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision). Ce titre prestigieux lui offre l’occasion de suivre Mme Clements sur le plateau de Red Snow.

Leela Gilday et Reneltta Arluk ont été embauchées comme actrices; elles jouent les tantes d’Asana.

Jay Bulckaert et Pablo Saravanja ont été embauchés comme producteurs délégués et participent au tournage de séquences vidéo à partir d’un drone, et à la création d’effets spéciaux. M. Bulckaert a dû insuffler la vie à un ours en peluche, à l’aide d’un tube, pour assurer le réalisme.

C. J. Eggenberger, qui a contribué à la production de la première publicité du Bureau du cinéma des TNO, a été embauché comme premier assistant à la caméra B.

Keith Robertson a été embauché au service des emplacements. Son film BAIT!, qui a marqué ses débuts comme réalisateur, a été projeté au Festival de Cannes en 2017.

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Lilian Elias a été embauchée comme conseillère en culture inuvialuite, et William Firth, comme conseiller en culture gwich’in.

Plusieurs autres acteurs sont originaires des TNO.

Avantages économiques pour les TNO

 

L’équipe de Red Snow, qui a reçu l’appui du Programme de remises pour le cinéma des TNO du GTNO, a passé cinq jours de tournage aux TNO, générant des retombées économiques de plus de 350 000 $ dans la restauration, les vols, l’hébergement, la location de motoneiges et de vêtements d’hiver, et l’utilisation de maisons à Dettah (tant l’intérieur que l’extérieur) aux fins de tournage, en plus des fonds supplémentaires consacrés à l’embauche de travailleurs locaux.

 

Depuis son lancement en 2015, le Programme de remises pour le cinéma des TNO a permis d’investir environ 280 000 $ dans sept productions. Jusqu’à présent, ces productions ont généré plus de 800 000 $ de dépenses aux TNO, et leurs retombées économiques totales sont évaluées à 1,8 million de dollars. Ces statistiques n’incluent pas Red Snow.

 

Les TNO comme destination de tournage

Michelle Morris, productrice de Red Snow, mentionne qu’il était important de venir tourner aux TNO pour assurer l’authenticité de l’histoire et saisir le paysage et la langue.

« Le fait d’être ici et de présenter cette région du Canada au monde constitue tout un privilège! Sa culture, sa langue et ses habitants uniques font partie intégrante de l’histoire de Red Snow. Afin de communiquer cette authenticité, nous avons recruté des conseillers culturels et des acteurs de l’ensemble des TNO pour un tournage à Dettah et à Yellowknife. Nous nous sommes rendus quatre fois à Yellowknife avant le tournage, avec plusieurs membres de l’équipe, afin de comprendre réellement la région, la communauté ainsi que la façon d’y tisser notre histoire. Il nous a fallu plusieurs années pour en arriver là. Grâce au soutien financier du fonds Breaking Barriers de la CBC, de Téléfilm Canada, du volet convergent pour le Programme autochtone du FMC, du programme Women in the Director’s Chair et, bien sûr, du Bureau du cinéma des TNO, nous saisissons enfin cette histoire sur film. Avec beaucoup d’espoir et de détermination, nous tentons de présenter les TNO sous leur meilleur jour. »

Ce film devrait être diffusé au grand écran en 2019, puis sur les chaînes CBC et APTN. Ce sera la première fois que la CBC diffusera un film en gwich’in et en inuvialuit aux heures de grande écoute.