Le chef de projet décrit les avantages de la nouvelle installation pour l’industrie et la science.
Les carottes sont d’importants actifs pour les explorateurs miniers et les scientifiques curieux. Elles renferment des millions d’années d’information géologique et sont le point de départ de la détection des gisements minéraux. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (TNO) aménage présentement le lieu, dans la capitale des TNO, où plus de 100 km de carottes extraites pendant des décennies seront entreposés pour usage public. Nous avons interrogé le chef de projet du gouvernement des TNO (GTNO), Scott Cairns, gestionnaire de la cartographie du substrat rocheux et des gisements minéraux pour la Commission géologique des Territoires du Nord-Ouest (CGTNO), sur ce lieu et sa signification pour l’industrie et la science aux TNO.
Q : Quand aura lieu l’inauguration de cette installation?
R : Il est prévu que l’installation sera ouverte au public à l’été 2017. Le bâtiment est déjà prêt, et les échantillons seront classés et en place à ce moment.
Q : Quels sont les avantages d’une telle installation pour l’industrie?
R : Le forage est coûteux. Les coûts s’élèvent, au minimum, à 100 $ par mètre, mais peuvent grimper dans des zones complexes. Un entrepôt pour les carottes provenant d’activités d’exploration passées fournit des échantillons des gisements connus rapidement utilisables, de sorte que les sociétés minières peuvent facilement examiner ces échantillons à la recherche de minéraux que les projets d’origine auraient manqués, ou qui auraient été hors de leur portée pour des raisons financières.
Q : D’où proviennent les carottes?
R : Nous avons travaillé avec des partenaires de l’industrie et de la recherche scientifique pendant de nombreuses années pour obtenir ces carottes. Nous offrons des stimulants, comme des crédits pour activités d’exploration, aux sociétés qui fournissent des carottes pour notre collection.
Q : Avez-vous des exemples de sociétés aux TNO qui se servent de ces carottes pour de nouveaux projets?
R : Il y en a deux qui me viennent à l’esprit immédiatement. TerraX, qui mène le projet d’extraction de l’or le plus avancé sur le territoire actuellement, a utilisé les carottes que nous avons rassemblées comme outil pour orienter sa méthode d’exploration de la région autour de Yellowknife. Beaucoup de carottes ont été recueillies auprès des nombreuses mines qui ne sont plus en exploitation autour de la ville. La deuxième société est DEMCO ltée, qui réalise un projet d’exploration près du Grand lac de l’Ours. Elle a analysé les vestiges du projet d’extraction d’argent de la mine Terra selon une perspective différente de celle des premiers explorateurs miniers, c’est-à-dire en cherchant divers minéraux plutôt qu’en se limitant à l’argent, et a obtenu des résultats vraiment encourageants.
Q : Quels types de gisements minéraux seront représentés dans l’installation?
R : L’installation aura probablement des carottes caractéristiques de tous les types de gisements qui pourraient être évoqués. Plus particulièrement, l’installation abritera la plus vaste collection de kimberlites accessible au public du monde. Si les TNO sont reconnus surtout pour leurs mines de diamants, on y trouve aussi une très grande variété d’autres gisements d’un large éventail de minéraux. Nous nous efforcerons, dans les années à venir, de créer une collection tout à fait représentative des gisements minéraux des TNO L’installation permet de centraliser et d’officialiser le processus d’accès à ces échantillons.
Q : Voyez-vous d’autres avantages apportés par l’installation?
R : Il s’agit d’une installation très spéciale, tant par sa taille que par sa portée, qui retient l’attention des scientifiques et des explorateurs miniers de haut niveau. Le géologue de renommée internationale Graham Pearson, par exemple, a déjà manifesté son intérêt pour la création d’une collection de carottes représentatives du profil géologique complet du territoire. Il dirige d’ailleurs actuellement le doctorant Stefan Poitras, qui effectue une recherche aux TNO. M. Poitras a mis au point une méthode tout à fait nouvelle de radiodatation pour les diamants. L’industrie et le public profiteront à coup sûr de l’amélioration de l’information que cet intérêt des sciences de la Terre de pointe pour le Nord suscitera. La science est toujours avide de nouvelles données, c’est connu.